Le titre de mon compte-rendu quotidien devrait suffire à vous décrire, à peu de choses près, ce que fut ma journée.
Comme pour un patient – et dans ce cas-là vous pouvez être sûrs qu’il faut l’être patient – qui lutte contre le cancer, il y a dans la marche à longue distance, des jours avec et des jours où plus rien ne va, des jours qui commencent bien et qui finissent nettement moins bien. Aujourd’hui fut l’un de ceux-là pour moi. Je me suis levé sans plus aucune douleur dans le dos, j’en étais heureux. Finies les crampes multiples et les contractures musculaires d’hier soir. Seul mon genou donnait quelques signes de légère fatigue. Cependant j’ai décidé de ne rien changer à mon plan. Jacques, l’un des hospitaliers qui gèrent le gîte municipal de Saint-Christol, m’a déposé devant la gare de Lunel peu avant neuf heures. À 09hr35 j’avais un train qui me déposa dix-huit minutes plus tard à Montpellier. Quant à Jos avec qui j’avais passé de bons moments ces deux derniers jours, il s’est mis en route à pied mais avec l’intention de traverser l’agglomération montpellieraine en transports en communs pour gagner directement Grabels où il avait repéré un gîte municipal pour l’accueillir ce soir. J’espère qu’il y est bien arrivé. Nous ne nous reverrons sans doute plus mais le chemin nous réserve parfois de belles surprises, alors … nous verrons bien. En tous cas nous avons échangé nos numéro de téléphone.
En arrivant à Montpellier, je me suis rendu directement à l’office du tourisme avec l’espoir d’y trouver les informations qui me permettraient d’orienter mes choix pour la suite de mon périple. Hélas, mis à part un plan de la ville je n’ai rien pu obtenir comme renseignements. Il me faudra attendre demain, l’ouverture des magasin pour trouver ce que je cherche.
Pas grave, cela me donnait largement le temps de visiter un peu Montpellier qui est, pour ce qui est de la vieille ville, fort agréable. Des ruelles étroites qui gardent la fraîcheur et procurent à leurs visiteurs une ombre bienfaitrice, découpent la ville en quartiers très vivants. Même si les costumes ne sont plus du tout les mêmes, le fait que tout ce centre-ville du Montpellier moderne soit piétonnier lui conserve clairement un style XVII – XVIIIe qui est très intéressant. Et n’allez pas croire que tout y est plat même si la mer n’est pas vraiment éloignée. J’ai pourtant eu une déception en constatant que toutes les églises étaient fermées de 11hr00 à 14hr30 ! Je n’ai donc pu en visiter aucune.
Bien sûr j’aurais pu y retourner me direz-vous, mais l’heure passée à déambuler dans cette rues avec mon sac sur le dos me l’a à nouveau mis en compote. Et ce soir je l’ai vidé de pas mal de choses de sorte que le bivouac complet m’est devenu impossible. Mais en contrepartie, j’espère bien que demain je pourrai reprendre la route sans plus de souci.
La surprise du jour fut ma rencontre avec des CRS postés aux abords de l’office du tourisme … que fallait-il craindre. Et bien j’avais oublié que nous étions le premier de mai et que, presque traditionnellement c’est jour de manifestation. Celle à laquelle j’ai eu droit était plutôt bon enfant, très bigarrée, de gauche pour sûr. Il y avait un encadrement syndical, de nombreux drapeaux de partis de gauche mais aussi, à ma grande surprise, des drapeaux palestiniens et aussi des drapeaux d’un groupe qui manifestait pour réclamer la libération d’un opposant que monsieur Erdogan a fait jeter dans ses geôles. Le plus amusant fut sans conteste le groupe de tambours qui pendant une grosse heure a animé la place de la Comédie. J’ai tellement apprécié que j’en ai filmé quelques secondes avec mon smartphone. Je vous les partagerai juste après.
Ce soir je suis reçu par Lucie, une amie de ma fille, et Jacques, son compagnon qui demeure ici. Gageons que, cette fois encore la soirée sera plus que bonne.
Je vous envoie à tous(te)s un brin de muguet qui, même s’il est tout virtuel, vous portera bonheur. Du moins je l’espère. Bonne fin de week-end à tou(te)s.