Jour 3 – 220430 – de Vauvert à Saint-Christol | Relais pour la Vie

Jour 3 – 220430 – de Vauvert à Saint-Christol

Décidément, il n’y a pas un jour pour ressembler au précédent. Bien que confortablement logé à trois dans une spacieuse roulote, aucun de nous trois (Jeannot, Jos et moi) n’avons bien dormi. Et cela n’a rien à voir avec notre repas du soir qui fut tout ce qu’il y a de plus végétarien. C’était d’ailleurs mon deuxième jour sans le moindre morceau de viande !

Ce matin, nous nous sommes levés sous un ciel bien ennuagé. La température était nettement plus fraîche que les jours précédent, du moins à cette heure-là. Jeannot est parti vers 07hr30, sans prendre de petit déjeuner. Repas que Jos et moi n’aurions négligé pour rien au monde. Jos est parti un gros quart d’heure avant moi, histoire pour moi d’aller vite me débarrasser de ce premier repas à peine pris. À 08hr45 je prenais la route à mon tour. Après quarante-cinq minutes de marche, j’avais déjà repris Jos qui marche un rythme bien plus sénatorial que le mien. Je dois dire que l’absence de dénivelé sur la première douzaine de kilomètres m’a sensiblement aidé. Pourtant nous n’avons cessé de nous séparer pour mieux nous retrouver tout au long de cette journée.

Après l’avoir dépassé, je me suis arrêté dans le village de Codognan. Pour la première fois depuis le départ, j’avais trouvé un endroit où je me suis dit que j’y aurais bien passé la nuit. Endroit agréablement ombragé – bien qu’aujourd’hui et à cette heure-là ce ne fut pas réellement utile – et doté de banc. Mais cela ne faisait pas encore tout à fait sept kilomètres que nous marchions. Je ne comptais en rester là et Jos pas d’avantage, lui qui venait de me rejoindre. Preuve que je faisais de bonnes pauses.

La halte suivante fut faite à Gallargues-le-Montueux. Là, alors que le soleil avait largement reconquis le ciel, nous eûmes droit à notre surprise du jour. C’était jour de fête à Gallargues. On y fêtait le printemps et pour l’occasion de beaux taureaux camarguais étaient escortés par force cavaliers depuis leur pâture jusqu’au centre-ville. Ce fut impressionnant de voir passer ces cavaliers dont les chevaux se serraient les uns contre les autres de manière à empêcher toute tentative d’évasion de la part des bovins.

Ensuite a débuté ma seconde surprise. En me mettant en chemin, je craignais que mon genou droit, opéré depuis à peine un mois, me joue des tours. Et bien aujourd’hui, mon plus gros souci est … mon dos. Des contractures musculaires persistantes m’ont contraint à poser mon sac quasiment tous les deux kilomètres depuis Villetelle. Et je n’en suis toujours pas quitte. J’ai même pris la (sage ?) décision de faire une étape à 0 Km à pied demain, afin de voir si les choses allaient s’arranger. J’irai à Montpellier où Lucie et son compagnon, des amis de ma fille, ont proposé de m’héberger. Je profiterai de cette pause kilométrique pour visiter la ville dont on dit qu’elle est si belle. Je ferai aussi une sérieuse estimation de la possibilité de poursuivre sans matériel de campement ce qui allègera sérieusement mon sac. Puis lundi, je ferai une étape test. Et je tirerai les conclusions qui s’imposeront. De plus, en fin d’étape, mon genou, sans doute fatigué par une marche anormale, s’est rappelé à mon bon souvenir.Et comme si ça ne suffisait pas, mon gros orteil gauche s’est affublé de ce que j’appellerais un « doigt blanc » et j’ai à nouveau des crampes causées par le changement de dosage des statines (elles s’attaquent à des enzymes musculaires) que je prends pour mon cholestérol. Mais jusqu’ici rien ne m’a empêcher d’avancer. Il faut juste que je me ménage si je veux pouvoir continuer.

En arrivant à Saint-Christol, c’est le tonnerre qui m’a accueilli. J’ai crains un moment l’orage mais il est passé à côté, me permettant de terminer l’étape au sec. Ce soir, je gîte avec Jos dans le gîte municipal de Saint-Christol. C’est un gîte très simple, voire minimaliste, mais qui offre néanmoins tout ce dont le pèlerin peut avoir besoin. Tous deux nous espérons que notre prochaine nuit sera en tout cas plus reposante que la nuit passée.

Voilà, vous savez tout sur ma journée. Surtout ne vous apitoyez pas sur mon état, je suis tout de même fort loin d’être moribond et je ne commets aucun excès que je ne puisse raisonnablement supporté. Aucune de mes trois étapes n’a atteint 21 Km. Alors, si vous comparez à mes précédents périples, vous aurez constaté que je suis loin en-deçà de ce que je parcourais quotidiennement.

Je regrette vraiment de ne pouvoir vous partager quelques photos car il y a tout de même de beaux paysages (même s'ils ne sont pas pléthore) même si je n'ai pas toujours le cœur à les apprécier à leur juste valeur.

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